Élevage Vers la fin des moteurs thermiques dans les bâtiments
Engins de manutention et mélangeuses se déclinent désormais en version électrique. L’objectif affiché est de limiter la pollution par les gaz d’échappement à l’intérieur des stabulations.
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À l’heure où la France s’enflamme autour du prix du carburant, plusieurs constructeurs profitent d’Eurotier, qui se tient à Hanovre du 13 au 16 novembre 2018, pour dévoiler des automoteurs électriques. Plus que la réduction de la facture de carburant, l’objectif affiché est de diminuer les émissions polluantes dans les bâtiments.
Batteries lithium-ion sur des chargeurs
Le secteur de la manutention est le plus avancé dans ce domaine. Quatre ans après le prototype hybride de Merlo, c’est son compatriote Faresin qui se lance dans la bataille avec un chargeur télescopique entièrement électrique. Cet engin était présenté à l’Eima la semaine dernière.
Les valets de ferme et les chargeuses articulées ne sont pas en reste. Weidemann, qui est présent sur ce marché depuis plusieurs années avec l’eHoftrac, est rejoint par la plupart de ses concurrents. Schäffer profite d’Eurotier pour faire la promotion de l’e23, son chargeur articulé équipé de batteries lithium-ion. L’engin se recharge en 30 minutes et peut rouler à 20 km/h.
De son côté, Avant propose deux valets de ferme, les e5 et e6. Le premier est équipé d’une batterie au plomb de 11,5 kW tandis que le second bénéficie de la technologie lithium-ion et de 14,5 kW. Les deux engins peuvent circuler à 10 km/h.
Désileuses et mélangeuses électriques
Dans le hall des mélangeuses, Siloking frappe fort avec une mélangeuse automotrice 100 % électrique. Baptisée eTruck, cette solution se décline en trois modèles de 8, 10 et 14 m³. L’entraînement électrique alimente aussi bien les roues pour la circulation que la rotation des vis pour le mélange.
Selon Siloking, 15 kW sont utilisés pour les roues et 18 kW pour les vis avec des vitesses de rotation de 17, 33 ou 50 tr/min. La vitesse sur route atteint 20 km/h. Les mélangeuses électriques sont accompagnées par une désileuse automotrice, électrique elle aussi. Cette eSilokamm se décline en deux versions de 3,6 et 4,2 m³.
Une solution pour les vieux bâtiments
Chez Trioliet, le choix s’est porté sur une solution hybride à destination des éleveurs qui ont monté un grand bâtiment pour les laitières mais utilisent toujours l’ancienne stabulation pour loger les génisses et les vaches taries. La V-Mix Hybride est conçue pour distribuer la ration dans les deux types de bâtiments.
Là où le couloir d’alimentation est assez large, la mélangeuse est animée de façon classique par la prise de force du tracteur et se déplace dans le bâtiment pour distribuer la ration. Lorsque l’espace n’est pas suffisant pour manœuvrer la machine, elle passe en mode électrique. Un embrayage permet de la faire fonctionner ainsi sans la dételer du tracteur, ni débrancher la prise de force.
Une armoire électrique, qui fait aussi office de panneau de commande, est installée à l’entrée du couloir d’alimentation, à l’endroit où l’éleveur va garer sa mélangeuse. Il lui suffit alors de raccorder sa machine au câble électrique de l’armoire de commande pour qu’elle réalise le mélange et la distribution en autonomie. La ration est versée sur un tapis à bande qui la convoie sur toute la longueur de l’auge.
Selon Trioliet, cette solution engendre un surcoût de 20 000 à 30 000 €, en particulier en raison de l’embrayage de protection de la prise de force et du système d’entraînement électrique. À cela, il faudra ajouter le tapis de convoyage à bandes. Un premier exemplaire de 20 m³ va être testé sur une exploitation norvégienne.
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